Par William Yoakim*
Introduction
Même durant les conflits les plus terribles, l’être humain ne cesse de produire des documents (Cox, 2012, p. 21). En effet, lorsque tout semble être destiné à la destruction, l’homme produit lettres, journaux intimes, photographies, films, livres et œuvres d’art pour s’approprier une partie de la mémoire collective menacée d’annihilation. Dans une guerre, tout ce qui permet à l’ennemi de revendiquer son appartenance à un groupe devient une menace à éradiquer. Les bibliothèques, les musées et les archives constituent alors des cibles de choix (Cox, 2012, p. 23) et leur destruction empêche aux survivants d’effectuer le travail de mémoire nécessaire à la compréhension du passé et à la reconstruction d’un avenir.
Comme le théorise le philosophe français Michel Foucault, il est capital de disposer de documents pour effectuer tout travail de souvenir et pour se représenter l’«Archive» d’une époque. (Foucault, 1969, p. 170). Il est important…
Voir l’article original 8 860 mots de plus